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Transformée !

14 Sep, 2015

CDM_2015_Aout_Tremelo_71Pendant huit mois, Aliette s’est préparée à partir au Bénin avec le groupe de Réseau Picpus. Huit mois pour vivre au mieux l’expérience une fois sur place. Elle nous partage ses impressions, sa découverte du Centre Damien, et au-delà, ce que cette aventure a été pour elle.

Pendant un mois, tu as assuré avec les autres membres du groupe Réseau Picpus l’animation d’un centre de loisirs sur la paroisse Bakhita, à Calavi. Qu’est-ce qui t’a surprise dans les activités avec les enfants et les animateurs ?
J’ai d’abord été très surprise par la simplicité et l’ingéniosité des enfants. A partir de rien, ils arrivent à faire des choses supers ! Nous leur avions, par exemple, donné des rosaces à réaliser. Ils avaient simplement à leur disposition des feuilles de canson, des crayons de couleur et des crayons de papier. Pas de règles, ni compas. Malgré cela, ils ont trouvé plein d’astuces pour réaliser des choses magnifiques !
J’ai été aussi impressionnée par l’enthousiasme naturel des enfants. Ils sont toujours hyper motivés pour tout, même s’ils ne connaissent pas l’activité au départ. Ils ne respectent pas forcément toutes les règles, mais ils sont tellement contents de pouvoir participer que c’est génial de leur proposer des activités.
Du côté de l’équipe d’animation, nous avons eu de supers animateurs béninois. Lorsque nous sommes arrivés, nous leur avons présenté tout ce que nous avions préparé pendant l’année. Ils ont réussi à s’approprier notre trame et à faire eux-mêmes des propositions. Cela nous a amené à faire des concessions, comme cette chorégraphie qu’ils ont complètement remaniée à leur façon. Mais chacun amenait sa part, c’était vraiment enrichissant. Une après-midi, ils ont aussi décidé de nous faire découvrir le Bénin à travers des danses, les différences de cultures entre le Nord et le Sud. Notre travail ensemble a été vraiment un bel échange.
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Y-a-t-il un épisode ou une rencontre qui t’a particulièrement marquée au cours de ton séjour ?
J’ai été très touchée par notre visite à Lokpo, un village sur l’eau, le village le plus reculé qu’on ait visité. J’ai été très touchée par l’accueil, l’attention et cette envie de créer un échange avec nous qu’ont manifesté les enfants. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons eu un beau comité d’accueil avec des danses traditionnelles. Les enfants nous ont ensuite accompagnés à la messe. En sortant de celle-ci, ils se sont mis en ronde pour jouer : ils nous attiraient, voulaient qu’on danse avec eux. Ils nous ensuite fait visiter leur village, continuant à nous tenir par la main et nous accompagner en chantant. Jusqu’à notre départ, ils ont été avec nous. Lorsque nous avons repris la pirogue, ils se sont mis à courir sur la berge pour nous faire « coucou » le plus longtemps possible !
On ne parlait pas la même langue, on ne se comprenait pas et pourtant nous réussissions à communiquer par des sourires, des rires et des regards. C’était très beau.
CDM_2015_Aout_CUltures_-34Pendant plusieurs mois, tu as entendu parler du Centre Damien… Quelle a été ton impression lorsque tu es arrivée au Centre Damien pour la première fois ?
Avant d’arriver au Centre Damien, nous avons été à la messe dans le village d’Agonsoudja. Cela nous a permis de rencontrer les personnes qui bénéficieront du Centre Damien. C’était déjà une première prise de conscience. J’étais impatiente, excitée  de voir enfin ce lieu dont on entend parler depuis 8 mois et pour lequel on a fait des recherches de fonds ! Cela prenait encore plus de sens. J’avais vu quelques photos, mais je n’avais pas cherché à m’imaginer comment cela pouvait être. Je voulais garder une part de mystère pour être encore plus contente de le découvrir.
J’ai apprécié de découvrir le château d’eau, la paillote, de voir la maison « Tremelo » au début, puis à la fin du séjour (puisqu’elle a changé entre temps), de voir les plantations, les arbres que chacun a planté et les trois hectares qui vont être construits… tous ces aspects du Centre Damien dont nous avons tant entendu parler. Maintenant, cela me permet de mieux imaginer le Centre Damien dans l’avenir. D’ailleurs, depuis que je suis rentrée, j’ai le sentiment d’être plus investie dans le projet. Je comprends vraiment aujourd’hui l’importance du Centre Damien et ses enjeux.
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De quoi rêves-tu pour le Centre Damien ?
J’ai hâte que le Centre Damien prenne vraiment vie, que les enfants puissent enfin bénéficier de ce lieu, qu’ils puissent s’épanouir, grandir, se divertir. Par mon séjour, j’ai pris conscience de l’importance de son action et de tous les fruits qu’il portera. J’ai hâte que tout cela se mette en place, que des coopérants partent pour être présents sur place, que le Centre Damien fasse ce pour quoi il est destiné.
Que retiens-tu de cette expérience ?

Je retiens tout d’abord de la joie. Je souriais et rigolais tout le temps. J’étais dans l’instant présent. J’avais vraiment envie de profiter de tous les instants et de faire les choses à fond.
J’étais partie avec le désir de sortir de moi-même, en me disant que j’allais faire des choses que je n’avais pas l’habitude de faire. En animant la bibliothèque le matin et en organisant les activités l’après-midi, j’ai beaucoup appris sur la culture béninoise, mais aussi sur moi et mes capacités. J’ai trouvé très enrichissant d’être avec les autres membres du groupe : j’ai pu prendre exemple sur leurs expériences, ils ont pu me donner des conseils. A travers la vie de groupe, on apprend vraiment des uns et des autres.
Cette expérience a également été très enrichissante spirituellement. La foi rythme les journées des Béninois. Il y avait sur la paroisse la messe plusieurs fois par jour, des temps d’adoration, des conférences, des chapelets organisés. On sentait que pour eux, la vie d’église est très importante. A travers les enfants et les échanges, j’ai vu l’oeuvre de Dieu. Notre messe quotidienne, le matin, avec le groupe, a aussi été importante pour moi. Elle me portait pour la journée, me permettait de l’aborder et la voir différemment. Elle nous replaçait dans l’essentiel de notre mission et du projet.
Finalement, trois semaines c’est court. On pourrait être un peu frustré de se dire : ça s’arrête là. Alors que, au contraire, j’ai plutôt l’impression d’avoir commencé quelque chose ! Le fait que le projet continue à travers les groupes qui vont partir, à travers ceux qui vont vivre sur place, à travers l’action de l’association Centre Damien de Molokaï, donne des perspectives. C’est bien de pouvoir se dire que ce n’est pas terminé.
Et une chose est sûre, je reviens transformée de ce voyage !

 Propos recueillis par Domitille