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Ma maison pour trois semaines !

30 Août, 2016

CDM-Aout2016-771La Cité Damien a pour vocation d’accueillir des volontaires pour quelques semaines à plusieurs mois, selon les disponibilités de chacun. Cette proposition est l’occasion de faire l’expérience de la rencontre, mais aussi de rendre un service tout en s’imprégnant des lieux et du projet. Clara est venue vivre à la Cité Damien au mois d’août, avec Martin et Isabelle. Elle nous fait part de son aventure, avec enthousiasme.

Ce qu’il faut savoir en premier lieu, c’est que ce voyage au Bénin n’était pas du tout prévu à l’origine. J’ai décidé de me laisser embarquer dans l’aventure au dernier moment (billets pris début juillet pour un départ fin juillet), avec une envie de découvrir un nouveau pays (que dis-je, un continent), d’apprendre à connaître de nouvelles personnes, de me rendre utile… en gros, de vivre un été riche. Mais cela signifiait aussi qu’il fallait que je surmonte quelques appréhensions, certaines très personnelles (ceux qui me connaissent savent que les voyages n’ont pas toujours été mon fort…), d’autres plus communes comme la peur de l’Afrique, le fait de ne pas connaître les gens avec qui on part, le palu… Bref, en gros j’étais partante, mais j’attendais de voir. Autant dire que quand je suis arrivée à la Cité Damien en pleine nuit après 20 min de piste hyper cabossée, je n’en menais pas large. Mais où donc allais-je finir ??

Eh bien, j’allais finir dans un lieu magnifique (bon, c’est sûr, à la lumière du jour c’est plus simple de s’en rendre compte), un lieu accueillant, un lieu qui se construit, un lieu d’avenir… et ma maison pour 3 semaines !

La Cité Damien

Ce projet, quand on est à Réseau Picpus (mouvement picpucien des jeunes, qui envoie chaque année des volontaires dans le cadre de la Cité Damien), on en entend parler régulièrement. On aide à le financer avec des concerts, des actions ponctuelles, on court la foulée béninoise… Mais ça reste quelque chose d’abstrait. Vivre sur le lieu permet de mieux comprendre le projet et d’en percevoir toute la richesse. Personnellement, cela m’a permis de réaliser que ce lieu allait être vraiment porteur pour la région (il l’est déjà puisque de nombreux ouvriers y travaillent et que le lieu commence à être connu). IMG_3863J’ai perçu à quel point ce serait un petit paradis pour les enfants. Mais je me suis aussi rendu compte que ce serait un lieu de formation pour les adultes (je ne savais pas) et que le fait d’y créer une communauté de volontaires serait une vraie opportunité pour nous, jeunes Français, d’aller à la rencontre de la culture béninoise dans un cadre porteur.
J’ai mesuré l’ampleur du projet (c’est grand ! ça va être long !) et la charge de travail que cela représentait (le potager commence à donner du fruit, beaucoup de fruits !). D’ailleurs avant d’y travailler trois semaines, je n’avais pas vraiment conscience qu’il y avait un potager, qui permettra à long terme d’être une source de revenus pour le centre et de nourrir les enfants qui y viendront.

Long-terme : pour moi, c’est ça le mot-clé du projet de la Cité Damien. Il faut bien se rendre compte que c’est un projet au long cours, que les choses prennent du temps, qu’il faut s’armer de patience pour voir les fruits de nos actions en France et de tout le travail de Domitille (la directrice !) sur place. Mais ça vient ! Bientôt la chapelle et la bibliothèque vont sortir de terre, ce qui permettra d’accueillir les premiers enfants sur place. Et quoi de plus concret que des enfants, symboles d’avenir, pour donner sens à tout ça ? Car au final, même s’ils ne sont pas encore là, ce sont eux qui sont au centre du projet.

Ce que j’y ai fait

CDM-Aout2016-495En ce moment, le gros du boulot, c’est de s’occuper du potager. Il faut savoir que la terre béninoise est très fertile et que, pour peu que les plantations soient bien arrosées (ce qui est le cas grâce à un système tout neuf), tout pousse très vite ! En l’espace de 3 petites semaines, on est passés de petits plants de concombres à des plantes plus grandes que nous et des concombres dans notre assiette. C’est impressionnant ! Il faut donc régulièrement désherber, mettre des tuteurs, re-désherber, arroser, ramasser les feuilles de teck, mettre de la fiente de poule autour des arbres en guise de terreau (en fait ça ressemble à de la terre…). On n’a pas manqué de travail ! Mais il ne faisait pas trop chaud (28-30 °C) et on était bien dans nos « champs » !

Le principe est aussi d’accueillir tous les gens de passage donc on cuisinait régulièrement pour les membres du groupe Réseau Picpus et pour Serge et ses frères qui venaient régulièrement nous prêter main forte, ce qui a donné lieu à nombre de tablées très conviviales.

Enfin j’ai donné un coup de main au groupe Réseau Picpus un après-midi dans leur mission auprès des enfants de la paroisse à Calavi. J’ai adoré être au contact des petits et les voir profiter de toutes les activités. Ça donne un bon aperçu de ce qui pourra se faire à la Cité dans les prochaines années.

Ma découverte du Bénin et de l’Afrique

Ce voyage a été pour moi une formidable opportunité de découvrir un pays africain. Dès l’aéroport de Cotonou, on est plongés dans le bain… et c’est génial ! Un peu le bazar, mais génial ! J’ai beaucoup aimé découvrir le Bénin et sa culture (les rois d’Abomey, l’esclavage, les effets de la colonisation, son développement depuis la décolonisation…), sa belle nature, ses plages, ses enseignes complètement loufoques, sa circulation routière (faut s’accrocher), les enfants trop mignons !

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L’équipe 2016, avec Macaire, Hervé (le gardien) et sa famille

J’ai surtout trouvé les gens très accueillants. C’est un peu cliché de dire ça mais je m’attendais à des réactions plus mitigées voire à du ressentiment vis-à-vis de nous les yovos (Blancs), or j’ai constaté que nous étions toujours accueillis très chaleureusement, même quand on était freinés par la frontière de la langue (au village notamment). Il a suffi de trois semaines pour créer des liens avec les gens qui vivent et travaillent à la Cité Damien, c’est super, non ? Finalement, c’est étrange à dire mais je ne me suis pas sentie si dépaysée que ça. Je pense que le fait qu’on ait été vraiment bien accueillis y a beaucoup contribué.

Comme vous pouvez le constater, ces trois semaines ont été effectivement très riches et j’encourage chacun à vivre cette expérience ! Domitille vous attend (elle a besoin de main d’œuvre !) et vous accueillera comme elle sait le faire. Et franchement, allez-y sans crainte, on est bien là-bas.

Clara